J’♥ Ma Ruelle
Les ruelles des quartiers résidentiels de Montréal sont ne sont généralement pas pensées comme des parties intégrantes de la ville. Elles n’ont pas de nom, pas d’adresse, ne contiennent pas de places publiques et ne sont pas faites pour qu’on y circule: des ralentisseurs présents partout assurent que les seuls véhicules y entrant soient ceux des résidents, et les zig-zags qu’elles imposent aux piétons en font rarement le meilleur itinéraire.
Ces arrière-rues sont des lieux semi-publics à visée originellement utilitariste, et servent aujourd’hui d’entrée de service des magasins et restaurants, ou de lieu pour stocker leurs vidanges. N’étant pas destinées à être vues elles ont souvent été délaissées, forgeant alors leur image de lieu historiquement infréquentable.
Elles peuvent pourtant apparaitre aux yeux des habitants qui ne veulent pas l’utiliser uniquement pour garer leur voiture comme un espace à aménager, et alors se transformer en havre de paix à l’écart du bourdonnement de la ville et au sein duquel peut se répandre une nature urbaine aménageable en petits cocons. Ces lieux intimistes sont hors de la vue des passants de la rue, mais se laissent entrevoir à ceux qui passent dans l’espace semi-privé, ou semi-public, de la ruelle.
Relevant ces caractéristiques singulières, ce projet photographique cherche à révéler des fragments de ce paysage insolite aux assignations incertaines.